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LES ENDEUILLÉS POURRONT-ILS PROFITER DU DISPOSITIF "MONPSY" ?


Le dispositif « MonPsy » est entré en vigueur depuis le 5 avril 2022. Les Français peuvent donc aujourd'hui bénéficier d’un forfait de huit consultations chez le psychologue, intégralement pris en charge par la Sécurité sociale et les complémentaires santé. Cependant, une question se pose : Les endeuillés pourront-ils profiter de cet avantage ? Les pompes funèbres Le Papillon vous répondent.


"MonPsy" a été mis en place pour permettre aux personnes âgés d'au moins 3 ans d'être remboursées par la Sécurité sociale à hauteur de huit séances chez le psychologue par an. Ce dispositif est destiné aux angoissés, anxieux, déprimés, stressés, personnes qui ont du mal à dormir, qui consomment excessivement du tabac, de l'alcool ou du cannabis ainsi qu'à ceux qui souffrent de troubles du comportement alimentaire.


Pour pouvoir en bénéficier, il faut d'abord passer par un médecin généraliste qui vous redirigera vers un psychologue. C’est donc votre médecin qui évalue si ce dispositif peut vous aider ou s’il est préférable de vous orienter vers des soins plus spécialisés. Lors de la consultation avec votre médecin, il vous remet un courrier d’adressage à présenter au psychologue. D'ailleurs, cette condition ne plaît pas à tout le monde... Le Syndicat national des psychologues (SNP) la juge « inadéquate », car n’appartenant pas au « domaine de compétences des médecins ».


Comment se faire rembourser ?


Comme expliqué plus haut, c'est le médecin qui remet au patient une lettre lui permettant de faire appel à un psychologue participant à ce dispositif. Le patient a alors le droit à huit séances (en présentiel ou à distance), valables pour un an, qui seront remboursées dont une de bilan au début.


Cet accompagnement psychologique comprend :

  • une première séance qui est un entretien d’évaluation (40€ la séance)

  • entre 1 à 7 séances de suivi psychologique (30€ par séance).

A la fin de chaque séance, le patient paye directement le psychologue qui lui remet une feuille de soins, afin qu'il se fasse rembourser par sa caisse d’assurance maladie (60%). Le reste peut être pris en charge par la mutuelle, le cas échéant.

Ce dispositif est-il accessible aux endeuillés ?


Avant même sa mise en place, ce dispositif a été critiqué par une grande majorité de psychologues. Une tribune comptant plus de 2.000 signataires publiée le 29 mars dans le journal Le Monde dénonce le programme et appelle au boycott. La réforme est jugée inefficace car elle laisse sur le bord de la route les cas psychologiques les plus graves.


Burn out, dépression chronique, tocs, troubles cognitifs, maladies neurodégénératives, troubles autistiques et troubles de stress post-traumatique ne sont pas pris en charge. C'est la même chose pour ceux qui ont consommé des anxiolytiques, antidépresseurs et somnifères depuis plus de trois mois, pour ceux qui ont été admis en hôpital psychiatrique au cours des trois dernières années et pour ceux qui sont en arrêt maladie depuis plus de six mois pour motifs psychologiques. Pour les enfants, le problème est aussi présent. Les petits qui souffrent de troubles de l’oralité, dyslexie, dysorthographie, dyspraxie, angoisse de séparation, questionnement identitaire et de genre, automutilations, inhibition sociale, troubles du langage, troubles de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et harcèlement scolaire sont eux aussi exclus du dispositif.


Qu'en est-il pour les personnes qui ont perdu un être cher et qui ne parviennent pas à s'en remettre ? Selon le site web happyend.life, les endeuillés qui traverseraient un deuil compliqué ou un deuil pathologique pourraient être exclus de ce dispositif. En effet, l'inscription de la nouvelle pathologie du "deuil prolongé" dans le DSM-5 pourrait aussi ne pas permettre aux endeuillés de bénéficier de ce remboursement.


Pour rappel, le DSM5, c’est le manuel américain de diagnostic et de statistique des troubles mentaux, une bible de classification des maladies mentales, régulièrement actualisée mais aussi contestée. Le "deuil prolongé" correspond à la persistance des signes de dépression dans les 6 mois après la perte d'un proche (12 mois pour un enfant). Il se pourrait donc que les personnes en deuil présentant des troubles "légers à modérés" soient catégorisées comme traversant un deuil prolongé avec des troubles "modérés à sévères" et ne soient donc pas remboursées. Le Papillon vous conseille donc de bien vous renseigner.


Vous pouvez trouver les coordonnées des psychologues partenaires du dispositif MonPsy dans l’annuaire.

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