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QUELS TEXTES POUR RENDRE HOMMAGE À LA PERSONNE DISPARUE ?



Il est l'heure de dire au revoir. Vous n'êtes pas prêt. Il faut dire que cela est arrivé tellement brutalement... Vous n'avez pas eu le temps de préparer votre hommage. De toute façon, les phrases ne sortent pas. Vous avez l'impression de chercher des mots qui n'existent pas. Vous ne pouvez pas vous en vouloir, dans ces moments-là, les émotions, parfois contradictoires, se bousculent et prennent le dessus. Ce discours d'enterrement que l'on appelle "éloge funéraire" est un exercice difficile. Alors comment rendre hommage à cette personne que vous aimiez tant ? Comment lui dire à quel point elle était particulière pour vous ? De quelle manière lui dire au revoir ? Comment construire son discours ? Les Pompes Funèbres "Le Papillon" tentent de vous aider.


L'éloge funéraire est prononcé lors d'un enterrement ou d'une cérémonie de commémoration. Il peut prendre la forme soit d’un poème, soit d’un discours, soit mélanger les deux.


Quelques conseils importants

- Ne doutez pas de vos capacités à rédiger ce discours :


Après le décès d'un être cher, il est normal de se sentir triste, submergé par les émotions, dépassé par les événements. Surtout, ne doutez pas de vos compétences rédactionnelles pour autant. L'angoisse de la page blanche peut vite se faire ressentir. Pour ne pas y être confronté, il est nécessaire de se dire que le discours "parfait" n'existe pas. Restez simple et naturel dans votre façon d'écrire. Mettez-y du cœur et faites de votre mieux, c'est le plus important.


- Il n'y a pas de discours type :


Il n'y a pas de règles précises pour écrire un discours. Chaque deuil est unique. Chacun vit ce moment-là de manière différente. Pour rédiger votre éloge funéraire, restez donc vous-même, gardez votre personnalité et utilisez vos propres mots.


- Ne vous posez pas de questions inutiles :


"Qu'est-ce que je dois dire ?", "Est-ce que cela va plaire ?", "Est-ce que ce n'est pas trop long ou trop court ?"... Evitez de vous polluer l'esprit avec ce genre de questions. Restez zen et prenez confiance en vous. Ce discours doit vous ressembler, ce n'est pas un exercice scolaire. Il doit avoir de la personnalité. Si vous vous dites que vous pouvez le faire, la moitié du chemin sera fait.


Crédit photo : www.parlerdamour.fr


Plusieurs étapes avant de construire son discours

1- Faites des recherches pour ressortir des souvenirs


Eléments biographiques, photos, vidéos, anecdotes... Il est nécessaire de rechercher un maximum d'informations sur le défunt. N'hésitez pas à en discuter avec les proches et à les citer dans votre discours. Ils seront honorés de faire partie de cet hommage. Quel est votre plus beau souvenir avec la personne disparue ? Pourquoi va-t-elle vous manquer ? Quelles étaient ses passions ? Quelles sont les épreuves qu'elle a enduré pendant sa vie ? Toutes ces questions vont vous aider à constituer votre discours. L'objectif sera de connaître les facettes de la personnalité du défunt, les étapes de sa vie, ses qualités mais aussi ses défauts.


2- Réunissez les objets du défunt


Vêtements qu'il portait souvent, objets fétiches, accessoires... Réunir devant vos yeux les objets du défunt, accompagnés des éléments biographiques, photos et vidéos préalablement récupérés, va vous permettre de faire remonter d'autres souvenirs à la surface. Il s'agit du meilleur moyen de dresser le portrait de la personne disparue. La description de cet être cher sera alors plus fidèle.


3- Choisissez un thème


Choisissez un thème fédérateur qui constituera l’axe de l’oraison funèbre. Cela peut être la vie du défunt, son humour, sa positivité, sa joie de vivre, son implication dans sa commune, sa générosité. Tous les thèmes peuvent être exploités. Ensuite, racontez une histoire autour de ce thème choisi. Pour vous aider, vous pouvez partir d'un poème existant ou d'une citation pour ensuite développer votre récit. Ecoutez votre cœur et tout se passera bien.


4- Adoptez un ton


Mélancolique, sérieux, humoristique, poétique, solennel, spirituel, religieux... Choisissez le ton qui convient le mieux à votre discours. Pour rendre hommage de la meilleure des manières, la question que l'on peut se poser c'est "quel style de discours aurait aimé le défunt ?". N'oubliez pas que le but de cet hommage est d'apaiser les proches du défunt. Une touche d'humour peut faire du bien à votre éloge, à l'ambiance et donc à votre auditoire. N'en abusez pas non plus, trouvez le bon équilibre. N'usez pas d'anecdotes embarrassantes pour la famille. Restez prudents.


Crédit photo : www.happyend.life


Quel plan d'écriture ?

- L'introduction


Il faut qu'elle soit courte car on sait pourquoi vous êtes là en ce jour spécial. Votre intention est connue de l'auditoire. Evitez donc les clichés comme "Nous sommes tous réunis ici aujourd'hui pour rendre hommage à...". Vous devez capter votre public dès la première phrase. Vous pouvez commencer par dire quelque chose de spécial sur le défunt par exemple ou alors commencer par une citation d'auteur. Vous avez également la possibilité de débuter par une anecdote amusante ou touchante. N'oubliez pas que votre introduction doit annoncer l'axe de votre discours.


Il est important de rappeler brièvement la relation qui vous lie au défunt. Attention, le personnage principal n'est pas vous mais la personne disparue. Il faut donc que ce soit court. Vous devez aussi remercier les participants de leur présence. Vous pouvez parler du défunt en utilisant la 2e personne du singulier "tu étais" mais aussi avec la 3e personne "Maman était". Le "tu" donne un ton plus confidentiel. Enfin, annoncez de manière subtile le thème et le fil conducteur de votre discours.


- Le cœur du discours


Ecrivez votre discours avec des mots simples et de la façon la plus orale possible. Le plus important n'est pas d'écrire comme un grand auteur mais de raconter une histoire avec votre cœur. Structurez votre éloge autour du thème choisi avec un plan chronologique et une courte biographie.


Commencez par le début avec les premières années du défunt : sa naissance, ses parents, ses frères et/ou sœurs, son enfance, ses études. Continuez avec son mariage et sa famille en parlant de la personne qui partageait sa vie, comment il ou elle l'avait rencontré, en quelle année, son lieu de vie, son nombre d'années de mariage, ses enfants et petits enfants. Enfin, développez ses réalisations, ses projets, ses hobbies et passions. Ne pensez pas qu'il est possible de résumer toute une vie en un seul discours, sélectionnez ce qui vous semble le plus pertinent. Votre discours ne doit pas ressembler à une liste de courses ou à un CV.


Pensez à utiliser des anecdotes, des histoires courtes que tout l'auditoire peut apprécier ou encore des réussites personnelles ou professionnelles du défunt. Plus vous toucherez le public, plus il sera réceptif à ce que vous racontez. Ne citez pas une personne en particulier, l'objectif du discours est de rassembler.


- La conclusion


Remerciez les personnes présentes qui ont écouté votre discours et dites au défunt quelques phrases que vous auriez aimé lui dire : "S'il avait été parmi nous aujourd'hui, je lui aurais dit que...". Vous pouvez également laisser quelques mots réconfortants en livrant au public ce que le défunt vous a appris, quelle leçon de vie ou de sagesse il vous a apporté. Vous pouvez terminer votre discours avec les paroles d'une chanson, d'un poème ou une citation. Pour finir, dites au revoir à la personne disparue. Soignez bien votre conclusion car c'est de cela que l'on se souviendra le plus dans votre discours.



Choisir un texte déjà existant

Parfois, il faut savoir aller s'inspirer ailleurs. Même si vous vous sentez seul, sachez que d'autres avant vous sont déjà passés par là et ont déjà ressenti ces émotions. Aussi, plusieurs poètes ou écrivains ont livré des textes touchants, poignants, qui pourraient correspondre à ce que vous aimeriez exprimer. Il ne faut donc pas avoir honte de les utiliser. Ce n'est pas parce qu'ils ne sortent pas de vous, qu'ils ne sont pas fidèles à ce que vous ressentez. Voici quelques exemples de textes qui pourraient vous convenir.


"Espérance", prière par Mgr Bougaud

"La grande et triste erreur de quelques-uns, même bons, c’est de s’imaginer que ceux que la mort emporte nous quittent. Ils ne nous quittent pas. Ils restent. Où sont-ils ? Dans l’ombre ? Oh non, c’est nous qui sommes dans l’ombre. Eux sont à côté de nous sous le voile, plus présents que jamais. Nous ne les voyons pas parce que le nuage obscur nous enveloppe, mais eux nous voient. Ils tiennent leurs beaux yeux pleins de gloire arrêtés sur nos yeux pleins de larmes. Ô consolation ineffable, les morts sont des invisibles, ce ne sont pas des absents. J’ai souvent pensé à ce qui pourrait le mieux consoler ceux qui pleurent. Le voici : c’est la foi à cette présence réelle et ininterrompue de nos morts chéris. C’est l’intuition claire, pénétrante que par la mort ils ne sont ni éteints, ni éloignés, ni même absents, mais vivants, près de nous, heureux, transfigurés, et n’ayant perdu dans ce changement glorieux ni une délicatesse de leur âme, ni une tendresse de leur cœur, ni une préférence de leur amour, ayant au contraire, dans ces profonds et doux sentiments, grandi de cent coudées. La mort pour les bons est la montée éblouissante dans la lumière, dans la puissance et dans l’amour. Ceux qui jusque-là n’étaient que des chrétiens ordinaires, deviennent parfaits : ceux qui n’étaient que beaux deviennent bons ceux qui étaient bons deviennent sublimes!"


David Harkins, "L'absent" traduit de l'anglais par Eileen Cicoli


"Vous pouvez verser des larmes parce qu’il est parti, ou Vous pouvez sourire parce qu’il a vécu.

Vous pouvez fermer les yeux et prier qu’il revienne, ou Vous pouvez ouvrir les yeux et voir ce qu’il nous laisse.

Votre Cœur peut être vide parce que vous ne pouvez le voir, ou Il peut être plein de l’amour que vous avez partagé.

Vous pouvez tourner le dos à demain et vivre hier, ou Vous pouvez être heureux demain parce qu’il y a eu hier.

Vous pouvez vous souvenir de lui et ne penser qu’à son départ, ou Vous pouvez chérir ce souvenir et le laisser vivre.

Vous pouvez pleurer et vous fermer, ignorer et tourner le dos, ou Vous pouvez faire ce qu’il aurait voulu:

Sourire, ouvrir les yeux, aimer et continuer."


Henry Scott-Holland, « Je suis juste de l’autre côté du chemin »


"La mort n’est rien, je suis seulement passé, dans la pièce à côté. Je suis moi. Vous êtes vous. Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours.


Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné, parlez-moi comme vous l’avez toujours fait. N’employez pas un ton différent, ne prenez pas un air solennel ou triste. Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.


Priez, souriez, pensez à moi, priez pour moi.


Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l’a toujours été, sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre.


La vie signifie tout ce qu’elle a toujours été. Le fil n’est pas coupé. Pourquoi serais-je hors de vos pensées, simplement parce que je suis hors de votre vue ? Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin.


Vous voyez, tout est bien."


Jacques Prévert, "La vie n'a pas d'âge


"La vie n’a pas d’âge

La vraie jeunesse ne s’use pas.

On a beau l’appeler souvenir,

On a beau dire qu’elle disparaît,

On a beau dire et vouloir dire que tout s’en va,

Tout ce qui est vrai reste là.

Quand la vérité est laide,

C’est une bien fâcheuse histoire.

Quand la vérité est belle, rien ne ternit son miroir.

Les gens très âgés remontent en enfance

Et leur coeur bat là où il n’y a pas d’autrefois."


Victor Hugo, "Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées"


"Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées.

Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;

Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;

Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !


Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule

Sur la face des mers, sur la face des monts,

Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule

Comme un hymne confus des morts que nous aimons.


Et la face des eaux, et le front des montagnes,

Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts

S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes

Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.


Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,

Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,

Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,

Sans que rien manque au monde, immense et radieux !"


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