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TOILETTE MORTUAIRE : COMMENT ÇA SE PASSE ?


Crédit photo : www.funeraire-info.fr

La toilette mortuaire n'est pas obligatoire mais préserver la dignité de l'être perdu peut représenter une aide importante dans le processus de deuil pour les familles. Laver le corps d’un défunt existe depuis la nuit des temps et constitue l’un des gestes les plus universels qui soit. Mais qu'est-ce que cette toilette mortuaire ? Qui s'en occupe ? De quelles manières ? Les pompes funèbres Le Papillon tentent de vous répondre.


Qu'est-ce que la toilette mortuaire ?


Il faut tout d'abord préciser que la toilette mortuaire est différente des soins de conservation qui, eux, consistent à insérer un produit chimique dans le corps en vue d'en ralentir la décomposition. Si elle est réalisée par un professionnel, cette pratique est inclue dans les frais des obsèques.


La toilette mortuaire, elle, consiste à laver le corps, le vêtir (choix de la tenue par la famille), et diminuer tout aspect dégradant ou mortuaire. Elle a lieu à l’endroit où est survenu le décès avant que le corps soit, si la famille le demande, transféré dans une chambre mortuaire pour des soins de conservation.


Même si aucune présentation du corps lors d’obsèques n’est prévue, le défunt doit être présentable pour ses proches. Le but de cette toilette mortuaire est d'effacer certains stigmates de la mort pour apporter aux proches une image moins choquante du défunt en lui donnant une apparence soignée et reposée. Il sera alors fait le nécessaire pour que le défunt se rapproche de l'apparence physique qu'il avait lorsqu'il était vivant. En d'autres termes, après la toilette, le mort n'est pas un ancien malade, mais un ancien vivant.


Qui s'occupe de la toilette mortuaire ?


La toilette mortuaire peut être effectuée par :

  • Un membre du personnel soignant (infirmière ou aide-soignante) si la personne est décédée dans un établissement hospitalier ou une maison de retraite

  • Les membres de la famille ou proches si le décès est survenu dans un domicile

  • Un thanatopracteur

  • Le personnel d’une chambre mortuaire ou d’un funérarium.

Les étapes de la toilette mortuaire


- On enlève les habits et les bijoux du défunt.

- On lave le corps du défunt avec de l’eau et du savon.

- On ferme les yeux de la personne décédée, si besoin à l’aide d’un coton.

- On recouvre les plaies avec des pansements ou on les fait suturer par un médecin.

- On obstrue les orifices naturels avec du coton.

- On coiffe le défunt selon ses habitudes.

- On maintient la mâchoire fermée grâce à un drap enroulé.

- On incline la tête légèrement vers l’avant.


La durée moyenne de la toilette mortuaire est d’environ 45 minutes. Si cela a été demandé, on transfère le corps du défunt recouvert d’un drap dans une chambre mortuaire où il sera habillé et préparé.


C'est à ce moment-là que les soins de conservation pourront être effectués si la famille en exprime le souhait. Le corps du défunt pourra ensuite être présenté aux proches.

Crédit photo : Image extraite du reportage "L'antichambre de la mort" sur le site de "slow-info", le Quatre-heures : https://lequatreheures.com/episodes/dans-l-antichambre-de-la-mort/

Des pratiques différentes selon les religions


Le Christianisme


Les chrétiens (catholicisme, orthodoxie et protestantisme) n’associent aucune dimension religieuse à l’enveloppe corporelle du défunt. Il ne s'agit donc pas du nettoyage d'une maladie ou d'une toilette purificatrice avant de rejoindre le paradis mais simplement de laver une dernière fois ce corps qui a abrité la vie.


Catholicisme : Il n'y a aucun rite funéraire lors de la toilette mortuaire. Comme lors du baptême, on retrouve l'aspersion avec de l’eau bénite pour confier le défunt à la bénédiction de Dieu. On place un chapelet ou une croix entre les mains du défunt et on lui croiser les doigts. Si la famille le demande, pendant un temps de prière accordé, un aumônier pratiquera une bénédiction lors de la cérémonie catholique.


Orthodoxie : Comme c'est le cas avec l'âme, le corps du défunt est considéré comme sacré car destiné à recevoir le salut par le Christ. La toilette mortuaire et la thanatopraxie sont autorisées mais l'autopsie est évitée. Les dons du corps à la science ne sont pas approuvés. Le prélèvement d’organes reste quand même toléré car considéré comme acte de générosité envers la souffrance du malade. Le corps, habillé en blanc, est mis sur le dos, les mains sont croisées sur la poitrine, à côté de la Croix et l’Évangile.


Protestantisme : Il n'y a pas de rituel particulier. Une croix huguenote et une bible ouverte sont placées proches du corps du défunt. De l’huile est appliquée sur le corps, le pasteur lit un passage biblique et la suite des obsèques peut se dérouler sans le défunt. Le défunt est rarement présenté en cérémonie parce que le recueillement est destiné aux vivants et à la vie. C'est pour cette raison que les toilettes mortuaires et soins de conservation ne sont pas nécessaire même s'ils ne sont pas interdits. Enfin, le don d’organes et du corps sont autorisés.


L'Islam


Dans la religion musulmane, la toilette mortuaire est un rituel très important. Il s'agit d'un devoir et d'une obligation religieuse qui permet le passage de la vie à la mort en purifiant la dépouille. Seules les personnes du même sexe que le défunt et son ou sa conjointe assistent et participent à cette toilette dite purificatrice.


La tête du défunt est placée vers la Mecque. Le corps est lavé à plusieurs reprises, puis essuyé et entouré de tissus blancs (le tissu ne doit comporter aucune couture, ni dessin). De nombreuses prières sont récitées pendant les toilettes. Les soins de conservation sont interdits (sauf lors d’un rapatriement vers certains pays) ainsi que le don du corps à la science. Le don d'organe est cependant autorisé.


Le Judaïsme


Dans la religion juive, ni les soins de conservation, ni le don du corps à la science, ni le don d'organes n'est autorisé (à part s'il y a possibilité de sauver une vie par une greffe dans l’immédiat). En effet, le corps du défunt doit rester intact par respect pour la sainteté de l’âme qui y a été reçue. Il faut donc éviter de le toucher.


La tahara est appliquée. Il s'agit d'un rite juif de purification du corps des défunts par une toilette soumise à un rite très précis, juste avant l'enterrement dans la mesure du possible. Cette importante mitzvah est confiée à la Hevra Kaddisha, et à elle seule. Une bougie doit être maintenue allumée, le corps doit être recouvert d’un linge immaculé, les mains ne doivent pas être croisées et les lèvres du défunt doivent être liées si possible. Tous les miroirs doivent être couverts ou retournés.


Les croyances Arméniennes


Selon les croyances arméniennes, l'onction des malades et l'imposition des mains sont censés libérer l'âme du défunt des tourments. La famille et les amis récitent des psaumes à son chevet.


Alors que c'était autrefois interdit, la crémation et le don d'organes sont maintenant admis. A l'inverse, le don du corps à la science n'est pas admis. Pareil pour les soins de conservation qui ne sont autorisés que si la loi l’impose.

L'Hindouisme


Dans la religion hindou, la toilette rituelle est considérée comme superficielle parce qu'elle n'est qu'une étape dans le cycle de réincarnation. Elle est effectuée par les proches.


Le corps est lavé avec une eau parfumée puis béni par le Dia (onguent au beurre). Des cendres et des feuilles de basilic sont également appliquées sur le corps du défunt. La tête est rasée et placée en orientation du sud, où vont les défunts. Des bougies (ou autre source lumineuse) est mise au dessus du crâne et une représentation iconographique de la divinité préférée du défunt est placée devant ses yeux. Cela permet le passage vers d’autres niveaux vibratoires.


Les dons d’organes sont autorisés, mais pas le don du corps à la science parce que la crémation est nécessaire pour la libération de l’âme. L’embaumement (thanatopraxie) et le maquillage du défunt ne sont pas autorisés.


Le Bouddhisme


Chez les Bouddhistes, on considère que "tout périt inéluctablement". C'est pour cette raison que la toilette mortuaire, les soins de conservation ainsi que le don d'organes et du corps à la science sont autorisés.


Avant le décès, les moines accompagnés des proches restent au chevet du défunt afin de réciter des passages du vinaya pitaka, le texte sacré des Bouddhistes. Le corps est alors positionné à l'image de Bouddha lors de sa mort. La tête du défunt, par laquelle l'âme quitte le corps, doit être touchées plusieurs fois.


Après le décès, un bain rituel lui est donné. Ensuite, le défunt est habillé de blanc. On lui introduit du Bétel (une plante sacrée) ainsi que des pièces d’argent dans sa bouche, pour le passage dans l’au-delà.

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